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Comment savoir si vous êtes une personne victime de violence conjugale? (ou violence de couple)
Comment savoir si vous êtes une personne victime de violence conjugale? (ou violence de couple)
"Suis-je victime de violence conjugale?"
Cette question de nombreuses personnes se la posent chaque jour, étant entendu qu'il s'agit le plus souvent de femmes qui ont passé déjà une étape, puisque la précédente les empêche de s'interroger sur ce point.
Sur cette page, nous allons tenter d'aborder les critères qui vous permettront de savoir si vous êtes victime de violence domestique. L'idée est de segmenter par type de violence (physique, morale ou autre) et de vous donner des exemples concrets afin que vous puissiez trouver une réponse et diagnostiquer votre situation. Ainsi, vous pourrez prendre les mesures de protection et juridiques nécessaires pour sortir d'une situation de violence conjugale en France.
Même si un homme pourrait subir des violences du même type, cet article s'adressera dans l'écriture principalement à ces dernières, pour des raisons de simplification du discours.
Quels sont les types de personnes victimes de violences conjugales?
Les types de personnes qui sont victimes de violences domestiques sont généralement des femmes et plus rarement des hommes, dans la relation de couple.
L'expression "femme battue" n'est plus utilisée aussi fréquemment qu'auparavant, et est souvent remplacée par le terme de "violences faites aux femmes", car la violence domestique est tout simplement trop complexe pour être expliquée uniquement par des coups physiques. Elle peut donc concerner des femmes, des hommes, des couples hétérosexuels ou homosexuels, des relations entre adolescents ou étudiants, et même des partenariats à long terme. Cette violence est alimentée par une culture de soumission, de domination et d'intimidation.
La majorité des victimes sont donc des femmes. Selon une idée reçue, une femme sur dix seulement en France est victime de violences conjugales. Cependant, Louise Delavier, porte-parole d'En avant tout(e)s, association qui œuvre pour l'égalité entre les femmes et les hommes et la fin des violences, estime que "ce chiffre pourrait être bien inférieur à la réalité."
Suite à des recherches, on pourrait croire que principalement les femmes mariées sont victimes. C'est faux, selon le sondage de cette association, réalisé entre le 25 novembre et le 30 juin 2020. Elle a recueilli des statistiques à partir de ses commentaires, grâce à la collaboration de 996 personnes interrogées âgées de moins de 26 ans, et il s'avère que ce type de situation arrive quel que soit le type d'alliance conclue entre les partenaires.
Tous les incidents ne sont pas enregistrés dans la plupart des études, ce qui est particulièrement vrai pour les couples de même sexe, les personnes de la communauté LGBT et les femmes de moins de 26 ans.
Comment savoir si vous subissez tel ou tel type de violence conjugale?
La violence conjugale est définie de plusieurs façons, et il est essentiel de connaître les différences. Il peut ne pas y avoir de violence physique dans certains mariages pourtant violents. Toutefois, l'un des conjoints fera l'objet de moqueries, de dévalorisation, de harcèlement, de contrôle et de restrictions dans ses actions. Il ou elle n'aura pas le droit de refuser une relation sexuelle par exemple, ou bien pas le droit de sortir en soirée seul(e)...
Les violences psychologiques faites aux femmes, êtes vous concernée?
La violence psychologique à l'égard des femmes est l'une des formes les plus courantes de violence domestique. Elle prend souvent la forme d'une violence verbale et émotionnelle, comme par exemple le fait de dire à une femme qu'elle est trop grosse, de lui dire de rester à la maison toute la journée ou de critiquer sans cesse ses vêtements. Certains auteurs de violence psychologique sont plus subtils dans leur façon d'agir : ils retiennent l'affection ou l'attention de leur partenaire chaque fois qu'ils en attendent quelque chose.
Cette subtilité dans la relation peut aller jusqu'à la manipulation, cette dernière n'étant pas forcément l'apanage des hommes (en effet, même si la violence psychologique concerne souvent la femme, cette dernière est tout aussi capable de l'exercer sur son conjoint).
Il s'agit du fait pour un partenaire de contrôler et de manipuler l'autre personne dans sa vie.
Cela se produit généralement lorsque le partenaire qui contrôle possède plus de pouvoir que l'autre personne et utilise ce pouvoir pour manipuler et contrôler les choses et les personnes qui l'entourent. Il peut être difficile de savoir si vous êtes dans un cas de ce type d'abus, car cela se produit souvent lorsque les gens sont très proches ou lorsque les partenaires veulent trouver une solution ensemble. Vous pouvez constater que vous avez perdu votre confiance, mais il peut être difficile de dire ce qui a causé cette perte de confiance.
Néanmoins la manipulation peut être déterminée si vous vous rendez compte que systématiquement dans votre vie de couple, vous ne vous sentez pas à l'aise avec les décisions ou les actions entreprises, que vous auriez fait un autre choix si vous aviez décidé seul(e).
Il s'agit d'une forme de violence psychologique de couple dans le sens où l'on vous retire votre autonomie de décision et de choix, et que vous ayez confiance en vous ou pas n'est pas toujours une protection parfaite à la manipulation!
Les violences verbales dans le couple:
La violence verbale se caractérise par l'expression de propos insultants qui humilient la victime. L'expression est répétée - sans interruption - et peut atteindre des niveaux extrêmes (menaces de mort). Une fois que la violence verbale a atteint ce niveau, elle devient un grave danger pour la vie familiale.
Les calomnies sont l'expression d'une accusation non prouvée à votre encontre. Si vous subissez des critiques répétitives et injustifiées à votre égard, au point de porter atteinte à votre dignité, c'est que vous subissez une violence verbale dans votre couple. Si cela perdure, cela risque même d'entraîner une escalade de la violence envers vous, votre conjoint se laissant entraîner lui même dans une spirale dangereuse.
Enfin, l'humiliation est celle qui a lieu en dehors des relations intimes avec des connaissances spécifiques (collègues de travail ou cercle d'amis par exemple). Elle ne cause pas de blessure physique bien sûr, mais elle peut avoir de très graves conséquences sur l'estime de soi.
Je suis donc victime de violence verbale si:
- L'on m'injurie
- L'on me rabaisse
- L'on contredit systématiquement mon opinion
- L'on me menace de rupture si je n'accepte pas une proposition
- L'on m'humilie en public ou devant mes enfants
Quelles sont les conséquences de la violence verbale dans le couple ?
Les violences ne se résument pas à des actes physiques. Au cœur des relations intimes, la violence verbale de couple est une forme insidieuse d'abus, aussi destructrice que sous-estimée.
Au fil du temps, les mots peuvent devenir des armes redoutables, capables de blesser aussi profondément que des coups. La violence verbale, constante ou sporadique, dégrade l'estime de soi, brouille l'auto-perception de la victime et installe une dynamique de peur et d'insécurité.
Le bourreau cherche à prendre l'ascendant, à déstabiliser et à contrôler.
Les effets à long terme de ces violences sont graves : stress post-traumatique, dépression, anxiété, voire pensées suicidaires. La victime peut se sentir piégée dans un labyrinthe de honte, de culpabilité et de peur.
Plus précisément, sur le plan physique, les victimes peuvent souffrir de stress, d'anxiété, de troubles du sommeil, de problèmes de santé mentale ou même de troubles physiques.
Sur le plan émotionnel, les victimes peuvent ressentir de la honte, de la culpabilité, de la peur, de la tristesse, de la colère et de la détresse. La violence verbale de couple peut également avoir un impact négatif sur la santé mentale des victimes, en favorisant le développement de la dépression, de l'anxiété ou du stress post-traumatique.
Sur le plan relationnel, la violence verbale peut entraîner un isolement social, une perte de confiance en soi et une détérioration de la communication. La violence verbale peut également conduire à la rupture du couple.
En tant qu'avocat spécialisé dans les violences conjugales, je m'engage à vous aider à sortir de cette spirale. La violence verbale est un délit, il est possible de se défendre. Prenez conscience que vous n'êtes pas seul, sollicitez des associations d'aide aux victimes, si possible un thérapeute, pour vous comme pour le conjoint coupable de cette violence verbale.
Vous êtes victime de violence sexuelle:
Souvent, les gens ne savent pas vraiment qu'ils sont victimes de violence sexuelle. Ils peuvent s'en rendre compte lorsqu'ils entendent ce que d'autres personnes ont vécu ou lorsqu'ils commencent à regarder en arrière et à voir des modèles de référence dans leur littérature ou leur entourage.
Le viol, ou tout acte de pénétration non consensuel, est un type de violence sexuelle conjugale. Toutefois, il peut également s'agir d'agressions sexuelles non physiquement violentes comme le fait de forcer la victime à regarder de la pornographie, de l'exploiter par des méthodes subtiles pour produire des photos d'elle nue, de l'obliger à faire des préliminaires comme une fellation contre son gré ou de s'exposer nue devant son partenaire.
Lorsque le consentement est violé, une agression se produit. L'agresseur contraint sa partenaire à faire des choses qu'elle ne veut pas faire. Il peut utiliser la force physique pour la soumettre, mais il peut aussi la faire chanter, l'agresser verbalement ou lui laisser entendre qu'elle n'a pas le choix. Il prend la décision et elle l'applique.
De nombreuses victimes de violences sexuelles ont l'impression que l'agression est de leur faute et qu'il y a quelque chose d'intrinsèquement mauvais en elles. Ces sentiments peuvent conduire à l'automutilation, à la toxicomanie et même au suicide. Il est important de savoir que ces sentiments sont faux et que ce n'est jamais votre faute si quelqu'un vous agresse.
Vous pouvez contribuer à briser le silence en faisant savoir aux autres ce qui vous est arrivé et en leur fournissant des informations et/ou des preuves de ce que vous subissez. Vous pouvez également demander l'aide d'un conseiller professionnel pour essayer de laisser le passé derrière vous.
Pour vous aider à mieux visualiser, ci dessous un extrait d'un témoignage de situation de viol conjugal et de ce qui l'entoure, et le lien vers l'article complet en ligne:
"...Il me sollicitait constamment et si je ne cédais pas, cela virait au harcèlement. Le matin à 6h, les 35 minutes de pause déjeuner entre mes 2 boulots, il fallait toujours que je cède. Au départ, vu qu'il était très jaloux, je me persuadais que de me laisser faire était une manière de le rassurer mais c'est devenu pire encore, cela a commencé à devenir une obsession. Il pouvait rester à me harceler des journées entières si je restais ferme, à m'accuser de ne plus l'aimer, de le tromper jusqu'à ce que je pleure et que je le laisse faire..."
Comment savoir si vous êtes victime de cyber violence:
La violence domestique peut se manifester de différentes manières, y compris dans le monde physique et via les technologies numériques (téléphone, internet, réseaux sociaux). On parle alors de cyber-violence dans le couple. L'agresseur utilise également ces outils pour poursuivre la violence initiée physiquement et rappeler à la victime qu'elle est en danger même si elle n'est pas présente avec lui.
La surveillance des communications et des conversations téléphoniques avec son conjoint, la surveillance des sites de médias sociaux, la saisie du téléphone de la victime, les injures sur les réseaux sociaux, les messages, les appels, l'utilisation d'un programme de géolocalisation sans le consentement de sa partenaire pour savoir où elle se trouve ou encore le harcèlement en ligne en sont autant d'exemples.
Les violences physiques faites aux femmes, plus facile à déterminer bien sûr, mais des subtilités à connaître:
La violence physique d'un homme sur sa conjointe se caractérise lorsqu'il utilise son corps pour causer des dommages physiques à sa femme, qu'il soit marié ou pas, notamment en l'étranglant, en la mordant, en détruisant ses biens et/ou en lui infligeant tout type de blessures physiques.
La violence physique faite aux femmes est la plus facile à reconnaître parce qu'il y a des cicatrices visibles, des ecchymoses ou des os cassés qui amènent à poser des questions. Si l'on considère la violence physique comme tout usage intentionnel de la force dans le but de causer des blessures (comme pousser quelqu'un), ce type de violence domestique est très dangereux pour l'équilibre psychologique de la femme et peut même détruire la psyché des enfants qui en sont témoins, avec des conséquences dramatique sur leur développement et leur comportement sur le long terme.
Le point déclencheur à partir duquel il peut être considéré que vous êtes victime de violence conjugale physique n'est pas forcément celui auquel on peut penser en lisant ces quelques lignes.
En effet une jurisprudence récente de la Cour Européenne des Droits de l'Homme ayant considéré que des coups ne laissant pas forcément de marques importantes pouvaient déjà caractériser une violence faite à la femme, si cela était concomitant avec un cyberharcèlement (ou cyber violence) en l'espèce, et qu'il appartenait à la justice d'aller au bout d'une enquête en analysant les dommages sous cutanés potentiels avant de statuer sur l'absence de coups (CEDH, 11 févr. 2020, n° 56867/15, Buturugà c/ Roumanie)
Il existe une forme de violence faite au femmes peu connue: administrative et économique.
- La violence économique est celle qui consiste à recourir au chantage, à l'intimidation, à la domination et au contrôle afin de priver son partenaire de ses moyens financiers. Ce type de violence conjugale prive les partenaires de leur liberté autonome et peut les conduire à la pauvreté, avec des conséquences déterminantes pour leur santé physique, leur bien-être psychologique et leur stabilité économique.
- Quant à la violence administrative, il s'agit par exemple de compliquer l'accès aux droits de sa femme, par exemple d'être le seul à posséder les codes de la Caisse d'Allocations Familiales, de la banque de sa femme ou même du compte joint, et de les utiliser à ses fins, de confisquer le passeport ou la pièce d'identité de sa conjointe pour l'empêcher de se déplacer, etc.
Pour conclure sur la réalité ou pas d'une violence domestique subie:
L'expression "violence conjugale" est surchargée de stéréotypes.
De nombreux individus dans notre culture croient encore que la violence domestique se caractérise uniquement par des agressions physiques, avec un point de vue fortement biaisé sur les victimes qui subissent des dommages corporels.
Parce qu'elles ne subissent pas de violences physiques, de nombreuses jeunes femmes hésitent à demander de l'aide sous prétexte qu'elles ne subissent "que" des violences psychologiques, ou autres que corporelles.
Les premières victimes de ces idées préconçues... sont les femmes elles même. Il y a un double problème ici. Les critiques prétendent que la seule raison pour laquelle les femmes battues restent avec leur partenaire est qu'elles l'aiment. Cependant, beaucoup ne partent pas parce qu'elles ne savent pas qu'elles sont victimes de violences domestiques.
Un dernier témoignage ci dessous, lu sur un forum dédié, vous le montrera très bien, par conséquent si vous vous reconnaissez dans ce petit texte, je ne peux que vous inciter à ne pas attendre pour réagir!
"Pendant ces longues années de relation, je ne me suis pas rendu compte que j’étais victime. Pour moi les violences conjugales, c’étaient des femmes mariées qui se cachent derrière leur lunettes noires et finissent souvent aux urgences. Moi je n’ai jamais eu de traces, ou alors qu’une seule fois. Aussi, je ne le voyais pas comme un homme violent, il venait d’une famille aisée avec un niveau culturel élevé. Il n’entrait pas dans la catégorie des auteurs de violences conjugales. C’est l’une des raisons pour laquelle je suis restée aussi longtemps"
Vous pouvez normalement désormais vous faire une idée plus précise, et ainsi répondre vous même à la question de savoir si vous êtes victime de violences domestiques faites aux femmes.
Si vous désirez trouver de l'aide, vous pouvez consulter le site de l'association citée en début d'article, ou bien directement me contacter, l'expérience ayant fait de moi, je l'espère, une bonne avocate pour vous défendre en cas de violences conjugales.
J'interviens principalement sur Paris et sa couronne.
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